Selon le communiqué de l’Agence européenne de statistiques Eurostat , en 2018, les 28 Etats membres ont rendu un total de 581 955 décisions de première instance – contre 961 610 en 2017 – et 308 830 décisions « définitives » contre 281 545 en 2017. Au total, sur les 890 785 décisions prises (première instance et définitives) en 2018, les Etats membres ont rendu 333 355 décisions accordant une protection, dont 217 400 en première instance et 115 925 après un recours, soit une baisse de 37% par rapport à 2017 (532 865 décisions positives). Le taux de protection global* en 2018 est de 57% (55,3% en 2017). Le taux de protection en première instance est de 37% (45,5% en 2017), et de 38% après un recours (35,7% en 2017).

En 2018, l’Allemagne est le pays où les décisions de protection ont concerné le plus de demandeurs d’asile, avec 139 555 soit 42% des décisions positives octroyées en UE, suivie de l’Italie (47 885), la France (41 440), l’Autriche (20 700), la Suède (19 605), le Royaume-Uni (17 205), la Grèce (15 805), et la Belgique (10 250). Les pays en bas du classement sont l’Estonie (20), la Lettonie (30), la Slovaquie (45), la Croatie (155), la République tchèque (165), et la Hongrie (365). Mis en perspective avec le nombre d’habitants par pays, l’Autriche apparait en tête de classement avec 2 345 personnes par million d’habitants, puis la Suède (1935), l’Allemagne (1 685), le Luxembourg (1 660) et la Grèce (1 470). La France compte 620 personnes bénéficiant d’une protection par million d’habitants à la 11ème position. En bas du classement, on retrouve, la Slovaquie (10), la Pologne (10), l’Estonie (15), la Hongrie (35), la Roumanie (35), la Croatie (40), le Portugal (60), et l’Espagne (65).

Les taux d’accord en première instance sont très variables d’un Etat membre à un autre avec une moyenne européenne à 37%. Dans le haut du classement, on retrouve l’Irlande (86%), le Luxembourg (72%), le Portugal (60%), la Slovaquie (56%), la Lituanie (50%), la Finlande (54%), l’Autriche (44%), Malte (43%), la Roumanie (46%), l’Allemagne (42%), à l’opposé de la République tchèque (11%), l’Estonie (27%), l’Espagne (24%), l’Italie (32%), la France (28%), et la Bulgarie (35%). Les taux d’accord en premier instance est globalement en baisse pour les Etats membres, avec des diminutions notables pour l’Allemagne de 50 à 42%, l’Estonie de 61 à 27%, l’Espagne de 35 à 24%, l’Italie de 41 à 32%, la Lettonie de 74 à 24%, et Malte de 68 à 43%. Quelques hausses importantes sont à noter au Danemark de 24 à 50%, en Grèce de 43 à 47%, au Luxembourg de 66 à 72%, en Hongrie de 31 à 38%, et au Portugal de 52 à 60%.

Les principaux bénéficiaires d’une protection dans l’UE restent les Syriens avec 96 125 personnes soit 29% du nombre total de personnes ayant obtenu une protection en UE, puis les Afghans avec 53 465 personnes soit 16%, et les Irakiens avec 24 605 soit 7%. Cette répartition des trois premières nationalités étaient la même en 2017, avec cependant des part plus importantes pour chaque nationalité, respectivement 32%, 19% et 12%. Les Syriens sont les premiers groupes a bénéficier d’un statut de protection dans seize Etats membres, mais 70% des Syriens ont été protégés en Allemagne (66 990). Parmi les autres nationalités bénéficiant d’un statut de protection en UE, on retrouve l’Ethiopie (4%), le Nigéria (4%), la Somalie (3%), la Pakistan (3%), l’Iran (3%), la Turquie (2%), le Bangladesh (2%). Le taux de reconnaissance en première instance est supérieur à 50% en moyenne dans l’UE pour les nationalités suivantes : Syrie (88%), Erythrée (83%), Soudan (55%), et Somalie (53%).

S’agissant des types de protection accordées, 49% sont des statuts de réfugié (163 790 décisions), 30% sont des protections subsidiaires (100 305), et 21% des statuts de protection sur motifs humanitaires (69 260). Par rapport à 2017, la part des protections humanitaires est en augmentation passant de 14 à 21% alors que la part des protections subsidiaires est en baisse passant de 35 à 30%. C’est la troisième année consécutive que la part des protections à titre humanitaire est en augmentation, même si leur nombre ont diminué de 11% par rapport à 2017. L’Allemagne et l’Italie sont toujours les deux principaux pays à utiliser ce motif de protection, qui n’existe pas dans toutes les législations nationales, avec respectivement 25 515 personnes et 31 995 personnes concernées.

*Il correspond au nombre total de décisions positives (en première instance et en appel) par rapport au nombre de décisions prises en première instance.