Alors que seulement 6% des jeunes réfugiés ont accès à des études supérieures, les couloirs universitaires offrent une opportunité pour des réfugiés résidant dans un premier pays d’asile de poursuivre leurs études supérieures dans un pays tiers (1).


Après de premières expérimentations dans l’accueil d’étudiants réfugiés menées en 2020 et 2021, Forum réfugiés souhaite, grâce au projet COMET (COMplementary Pathway NETwork), développer un couloir universitaire pour 10 étudiants réfugiés en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale. Ce projet, soutenu par le Fonds Asile Migration Intégration de l’Union européenne, entend faciliter la mise en œuvre de voies d’accès sûres et légales le long de la route de la route de la Méditerranée centrale.

La mise en œuvre d’un couloir universitaire requiert l’implication d’une diversité d’acteurs : universités, fondations, entreprises, institutions, collectivités locales et associations. L’accueil de ces cinq étudiants est le fruit d’une collaboration entre Forum réfugiés, le bureau du HCR en France, les deux universités partenaires (Université Clermont Auvergne et Université Jean Monnet Saint Etienne), les Ambassades de France au Cameroun, Niger et Tchad et Campus France.

Les 5 étudiants accueillis :

Aymard est né en République Centrafricaine et a fui son pays en 2013 pour se réfugier au Cameroun. En 2019, il a intégré un Master en relations internationales, parallèlement à un engagement associatif et humanitaire. Il est inscrit cette année en master économie et développement à l’Université Clermont Auvergne.

Habib est de nationalité centrafricaine. Il quitte son pays en 2014 en raison des conflits pour se réfugier au Tchad. Empêché en 2020 par la pandémie de poursuivre ses études en master, le jeune homme souhaite participer à la lutte contre le changement climatique. Il rejoint cette année un master économie du développement « parcours développement durable » au sein de l’Université Clermont Auvergne.

Brahim est un jeune tchadien qui est reconnu réfugié au Niger depuis 2014. Il a obtenu un diplôme en administration générale en 2017. A terme, il voudrait développer un projet dans l’agroalimentaire en Afrique et pour s’en donner les moyens, il intègre un master dans le domaine de management et administration des entreprises à l’Université Clermont Auvergne.

Primitive est rwandaise. Elle est réfugiée au Cameroun depuis 2006. Après un master en finances effectué au Cameroun, elle intègre le master finance « parcours conseil et ingénierie financière » de l’Université Jean Monnet de Saint Etienne.

Océane est une ressortissante centrafricaine. Elle a quitté son pays en 2013 et s’est réfugiée au Cameroun. En 2018, elle finalise un parcours de Licence en comptabilité. Elle est admise dans le master management de projets « parcours management international » au sein de l’université Jean Monnet de Saint Etienne.
 
 

  1. Actuellement, selon le HCR, seuls 6 % des jeunes réfugiés ont accès à l’enseignement supérieur, contre 37 % de l’ensemble des jeunes. L’objectif du HCR est d’atteindre 15 % des jeunes réfugiés inscrits dans l’enseignement supérieur d’ici 2030. En outre, le HCR s’est également fixé comme objectif qu’en 2030, 2 millions de réfugiés accèdent aux voies complémentaires, qui sont des voies légales et sûres s’ajoutant à la réinstallation des réfugiés, en permettant à ceux-ci de séjourner légalement dans des pays tiers où leurs besoins de protection internationale sont satisfaits. La mobilité universitaire fait partie des voies complémentaires