« Il existe encore de nombreux endroits sur Terre où le mal triomphe, où il est dangereux de dire la vérité ou d’exiger la justice, où l’appartenance ethnique ou toute autre différence crée une menace pour la vie ou la liberté. Malheureusement, s’échapper de tels endroits est le seul moyen de se préserver. Ce n’était pas facile de perdre tout ce qui était ma réalité du jour au lendemain. Les parents et amis, le travail préféré, le statut, le respect et tout le reste appartenaient au passé au moment où j’ai appris que la chasse avait commencé. Je n’avais plus le droit de risquer ma vie et celle de ma famille. Nous avons réussi à nous échapper de Russie. Le choix de l’endroit où courir était prédéterminé pour moi. La France, dans les affres sanglantes de la révolution, a donné au monde cette idée de liberté qui saisit le cœur des bonnes personnes. De plus, la culture et la littérature française ne laissent pas les cœurs romantiques indifférents. Grâce à l’aide d’Amnesty International et du ministère français des Affaires étrangères, ma famille a obtenu l’asile en France. Et aujourd’hui, à Aurillac, nous commençons notre nouvelle vie. Nous ne sommes qu’au début du processus d’intégration, nous maîtrisons encore mal le français et ne connaissons pas beaucoup les démarches administratives. Le CPH nous aide beaucoup dans ce domaine. Je suis conscient que le chemin vers la réalisation de soi risque d’être difficile. Mais en même temps, je suis sûr que nous réussirons. Et j’espère que dans un proche avenir nous pourrons être utiles à la France qui nous a accueillis."

Monsieur B., Russie